samedi 1 novembre 2008

Second Life: Une simple question



Au cours d'un concert que je n'écoutais pas vraiment, j'ai commencé une discussion avec une avatar qui m'a posé une question simple.

"Penses-tu que nous si nous sommes autant "pris" par Second Life c'est parce que nous permettons aux autres de nous connaître à un niveau beaucoup plus profond que dans la RL?"

Question juste. Je n'avais pas encore vu les choses sous cet angle. Je lui ai répondu que la réponse était sûrement contenue dans sa question. " Oui pour certains cela marche sûrement comme ça..."

Pour elle, il ne pouvait en être autrement. "Ici les gens se sentent en sécurité pour s'exprimer eux-mêmes."

Elle parlait d'elle-même. Sans doute. Chaque avatar se révèle à travers ses propres questions sur SL. Chacun a sa façon de voir ce monde. Et personne ne détient la vérité sur SL, ni sur aucun autre monde.
Chaque vécu diffère, mais tous se rejoignent ou se confrontent, se complètent, s'enrichissent.
Cela devrait être exactement la même chose dans la RL n'est-ce pas? C'est parfois le cas.
L'expérience de SL avait permis à cet avatar de comprendre des choses sur le monde réel: Finalement, nous ne nous exprimons pas avec une grande liberté dans ce monde.

Et sa question en a appelé une autre chez moi: Est-ce que l'expérience de SL permet de voir le monde réel avec d'autres yeux?

La réponse est incluse dans la question...





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jeudi 30 octobre 2008

Second Life: "Avatars", l'album


Je n'ai pas écouté cet album. J'ai juste été frappé par la couverture. (Normal pour un avatar.)
Je l'ai trouvée très belle. Cet avatar est vraiment réussi. Il y a à parier que nous serons aussi nuancés un jour.

J'aime voir un artiste "célèbre" transformé en avatar, selon ses désirs. Cela fait du bien à mon regard. Cela m'a touché qu'il se prête à ce jeu. Qu'il appelle son album "Avatars". Il y a quelque chose qui bouge.

D'après un article du monde, William Sheller se serait inspiré des sites "relationnels" comme My Space ou Second Life pour écrire son dernier album. Je ne connais pas le contenu de ses observations, mais William Sheller semble être l'un des premiers auteurs-compositeurs à prend en compte l'émergence de ces mondes et à l'intégrer à sa création.

Les avatars commencent à faire leur apparition dans le monde "tangible" et à sortir de leur monde initial. Cela fait encore peur?
De moins en moins. Prenons la partie pleine du verre: Il va y avoir de belles rencontres entre les avatars et les êtres humains. Des échanges inédits. Des créations nouvelles. Une mixité. Rappelons au passage que derrière les avatars, il y a des êtres humains. Peut-être que cela fera moins peur.

Autre bonne nouvelle: le mot "avatar" est en train d'être banalisé. Le sera-t-il un jour autant que le mot "homme"?

Quel que soit le point de vue sur de William Sheller sur ces questions, j'espère que son album est réussi...


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mercredi 1 octobre 2008

Pub Second Life : Un choix de vie


Fin mai, un type (ou un avatar je ne sais pas exactement) m'a contacté pour que je fasse de la pub pour une société qui travaille sur SL. Je ne me réveille que maintenant. Mieux vaut tard que jamais.
(Petite précision qui a son importance: son activité, plutôt autour de la finance, n'a rien à voir avec celle présente sur la photo. Mais ce sont les photos les plus récentes que j'avais pour illustrer cet article. De plus cela montre que ma vie sur SL n'est pas au mieux)


Deux ou trois réflexions sur cet épisode si vous parvenez à vous concentrer malgré les photos:

1) On ne fait pas toujours ce qu'on dit et c'est pas très cool pour les autres (et pour soi quand il s'agit de prendre de bonnes résolutions)

2) Le virtuel a quelque chose d'impalpable et j'ai le sentiment qu'on peut oublier plus facilement les choses (à voir, peut-être est-ce une excuse bidon).

3) Même si l'on parle moins de Second Life dans les média, ce monde reste toujours aussi actif. Il y a des gens qui ont finalement décidé d'y mener une partie de leur vie. Vivre dans un monde virtuel, c'est un choix de vie.

Il serait judicieux que ces nouveaux "modes de vie" soient examinés plus attentivement par nos sociologues. Ils disent sûrement beaucoup de choses sur l'être humain. Cela n'est que mon avis.

Donc le groupe s'appelle : ELDEXchange. Il permet d'acheter des lindens via des terminaux dans SL ou bien via un module inséré dans un site Web. D'après ce que j'ai compris, ils ont été en quelque sorte acceptés et cautionnés par Linden Lab.


PS: pour les hommes, les lesbiennes et éventuellement les homosexuels (dans le cas où derrière l'escort, il peut y avoir un homme réel)

Malgré ces photos "alléchantes", je ne veux absolument pas vous faire croire que vous atteindrez le nirvana si vous passiez par ELDEXchange.
D'ailleurs si c'était le cas, je m'inquièterai pour vous...
Donc le mieux, c'est de reprendre votre calme, de respirer longuement et de vous renseigner par vous même, en tenant de faire marcher votre cerveau gauche.
Conseil d'un avatar.

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dimanche 28 septembre 2008

Poppy,un personnage réel...


Je vais parler de ma real life. C'est rare. Il va falloir en profiter. (Non, la photo que vous regardez n'est pas celle de ma petite copine.)
Ce que je vais révéler de ma real life c'est l'événement suivant: j'ai vu un film qui s'appelle "Be happy" de Mike Leigh. Gros scoop n'est-ce pas?
Je ne ferai pas ici la critique de ce film, car je ne suis pas là pour critiquer. Je souhaite uniquement parler du personnage principal, Poppy, (interprété par Sally Hawkins, qui a remporté l'Ours d'argent du Prix d'interprétation féminine à Berlin.)
Pour moi Poppy est l'un des personnages les plus intéressants vu au cinéma ces dernières années. Et grâce à elle j'ai compris un petit truc sur le virtuel.

Cette fille de trente ans a la particularité d'être particulièrement heureuse, elle est quasiment toujours souriante, pleine de vie et d'énergie. Elle est tellement heureuse qu'elle pourrait passer pour une "idiote". Tout, ou presque la fait rire , ou sourire. Poppy n'a absolument aucun esprit de sérieux.
Le premier réflexe d'un occidental face à un tel personnage est d'être très agacé. D'ailleurs, certains amis (des femmes surtout) m'ont dit qu'au bout d'un moment que Poppy leur tapait sur le "système". Et d'autres, n'adhèrent pas au film parce qu'ils ne peuvent croire qu'une personne aussi heureuse puisse exister. Enfin je suppose que nombreux sont ceux qui pensent que cette joie de vivre dans un monde pareil, est une forme de naïveté, d'inconscience et d'irresponsabilité.

Le film nous dit au contraire que Poppy est réellement plus forte que ceux qui voient le monde avec des lunettes sombres. Même quand elle se fait agresser, elle parvient à neutraliser l'énergie de l'agresseur. La haine glisse sur elle. Son attitude m'a fait penser au fameux: "Tend l'autre joue" de mon pote Jésus.(Il est important d'être ami avec les prophètes). Ne pas répondre à l'agression par l'agression permet de stopper le cycle infernal de la haine. Et c'est ce que fait Poppy durant tout le film, sauf lorsqu'elle est agressée physiquement.

Pourquoi Poppy m'a-t-elle fait un tel effet?
Rien de sexuel dans cette attirance. Poppy fait du bien aux gens autour d'elle dans le film, mais aussi- et c'est cela le plus incroyable- elle fait du bien aux spectateurs. Assis dans mon fauteuil, je me suis pris de plein fouet sa bonne énergie, et suis reparti rechargé, rempli, et plus aimant dans la vie réelle.

Après ce film j'ai pensé au rapport entre le virtuel et le réel. Poppy n'existe pas. C'est une personnage de fiction. Elle est "virtuelle". Bien entendu, elle est servie magistralement par une actrice éblouissante. Il y a de la chair et du sang derrière ce personnage. Mais le fait est que j'ai reçu de l'amour de la part d'un personnage qui n'existe pas dans le réel. Et comme elle m'a fait du bien, j'ai eu des sentiments réels pour elle.
Cela m'a fait réaliser que le monde dit"virtuel" n'a de virtuel que son enveloppe. C'est un écran. Un écran où s'échangent continuellement des affects, des idées, et des sentiments. Dès qu'il y a de l'humain quelque part, même s'il est caché derrière un personnage de fiction, un avatar, une oeuvre, ou même un robot, il y a une communication possible. Peu importe le média utilisé. Peu importe aussi s'il se passe dans un monde synthétique ou un monde "naturel". L'échange a lieu et c'est cela qui compte.


Quand cet échange de "fluides" a lieu, les frontières entre le réel et le virtuel, entre la réalité et la fiction s'abolissent d'elles-mêmes. Nous nous enrichissons simplement de la présence de l'autre.
C'est très simple. Archi-simple. Trop simple pour être compris?

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mardi 19 août 2008

Second Life: Une première fois

Je relaie cette information lue sur wired et aussi ici et parce que je la trouve super.
Pour la première fois, un artiste virtuel, Von Johin, vient d'être signé par une maison de disque, Reality Entertainment.

J'aime beaucoup les "premières fois" et celle-ci me fait rêver.
Un avatar peut faire vibrer d'autres avatars à travers son art et en vivre. Cool non?
Cela justifie concrètement sa vie virtuelle. Cela le rend tout à coup plus réel. C'est un des effets bénéfiques de l'argent. C'est du "concret". Cela donne une légitimité. Un avatar qui gagne sa vie, n'a plus à se justifier d'être un avatar.

Comment a fait Von Johin pour y aller, jouer, chanter, sans se poser de questions?

En ce qui me concerne, j'ai encore trop mauvaise conscience à construire une partie de ma vie sur SL.
Peut-être que cette mauvais conscience n'est qu'un prétexte pour ne rien faire sur SL.
Peut-être que SL, ce miroir de mes désirs, me reflète que j'ai simplement mauvaise conscience dès qu'il s'agit de faire ce que j'aime.
Je me réjouis pour Von Johin. ça doit être un sacré trip d'être un artiste virtuel. Et qui en plus gagne sa vie. (Je n'ai pas les montants)
Bravo à lui.
Et merci pour avoir momentanément replacé "le miroir SL " devant mes yeux...


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dimanche 27 juillet 2008

Second Life: Je suis toujours vivant ( suite)




Au fait, Loulou a perdu son physique. Elle ne l'a pas retrouvé dans son inventaire. Quand nous nous sommes revus, elle est apparue comme cela devant moi.


J'avais quitté une femme blanche depuis des mois et je la retrouvais noire.



Passé le premier choc visuel, j'ai trouvé ça très cool. Une nouvelle étape. C'est clairement quelqu'un d'autre. Je dois apprendre à la redécouvrir.


Je suis toujours vivant...


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samedi 26 juillet 2008

Second Life: Je suis toujours vivant



Très longue pause. La plus longue peut-être. Difficile de revenir. Moins on y va et moins on y va.
Pas seulement un problème de temps. Surtout de disponibilité d'esprit. SL reste dans mon coeur. Malgré son absence. Il suffit de peu pour redéclencher le désir.
Je reste confiant.




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dimanche 8 juin 2008

Second Life: Quand le virtuel viendra dans le réel

J'ai essayé d'expliquer à Loulou ce qu 'était la Réalité augmentée, sans pouvoir y parvenir. Un film est plus parlant que des explications même si, après avoir vu ce film, j'aurais toujours du mal à expliquer la Réalité augmentée avec des mots.



En fait, je faisais la réflexion à Loulou qu'il faudrait un bon nombre d'années pour que le "grand public" réalise l'importance des mondes virtuels.
Puis j'ajoutais que peut-être était-ce dû au fait qu'il fallait faire "une démarche" pour s'y rendre. Et puis, optimiste, j'envisageais que ce serait sans doute lorsque le monde virtuel viendra se mélanger au monde réel, que "Monsieur Tout le monde" commencera à le trouver intéressant. Il n'aura pas besoin d'y aller, de s'y confronter. De remettre en question son fonctionnement dans le monde réel.

Le virtuel viendra s'immiscer dans le réel, et l'on finira sans doute même par ne plus y faire attention...



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samedi 24 mai 2008

Second Life: " Un monde anecdotique"



Une bonne amie RL, qui ne fréquente pas SL, était contente de voir que je me recentrais sur mes projets RL.
Elle m'a avoué, avec gentillesse et sans agressivité particulière, qu'elle trouvait que "je me perdais avec SL". Que ce monde et les projets que je voulais y réaliser avaient tendance à me dévier de mes projets RL.

Sa remarque est légitime et pragmatique. Accomplir des projets sur SL, y consacrer du temps ne permet pas de retirer autant de bénéfices et de reconnaissance qu'un projet dans le monde tangible. Pour elle, entre deux projets, l'un RL et l'autre SL, il n'y a pas à hésiter.

Il est évident que la réussite dans un monde comme Second Life n'est reconnue que par ceux qui y résident ou qui s'y intéressent, c’est-à-dire une minorité de gens. Les projets SL eux restent cantonnés dans un monde synthétique et ont peu de chance à ce jour de passer de l'autre côté de la "membrane".

De plus, à ce jour seule une minorité de résidents gagne leur vie sur SL. Et vu ce que je veux faire sur SL,( j'en parlerai lorsque cela sera fait) je ne risque pas de rivaliser avec Anshe Chung la première millionnaire de SL (et sexy en plus).

Copyright Anshe Chung

Pour des yeux profanes, ce monde a quelque chose de franchement anecdotique. D'abord la plupart le considère encore comme un jeu (bien que l'idée qu'il soit un univers à part entière commence à faire son chemin.) Et puis, même lorsque SL est considéré comme un univers, la plupart du temps, il est diabolisé ou minimisé. Rarement apprécié à sa juste valeur.

Soyons honnête. Bien que j'y ai vécu des choses absolument extra-ordinaires, que j'ai pu prendre un plaisir fou à y passer du temps, il m'est arrivé moi-même de minimiser l'importance de Second Life.
Pourquoi, moi, un défenseur de SL, j'ai pu penser par moments que SL était un monde secondaire?
Cela tient essentiellement au fait que je sois aussi un être humain et pas seulement un avatar.


Que pense l'être humain en moi?
Comme tous les autres êtres humains, je peux vivre sans Second Life. Je respire, je mange, je travaille dans la RL. Il y a des périodes où je ne vais pas sur SL, par manque de disponibilité, de temps ou même d'envie. Pour moi comme pour de nombreux êtres humains,Second Life est un monde facultatif et non pas aussi "essentiel" que le monde tangible.

Le fait que je minimise SL a aussi une autre origine. Comme tout être humain j'ai besoin de sentir que ce que je fais est valorisé et apprécié par les autres. Cela m'encourage à continuer. Cela donne une légitimité à mes actions. Or qui valorise les créations sur SL à part les avatars? N'apparaissent-elles pas comme absolument futiles voire inutiles ou absurdes à la plupart des êtres humains?

Pour la plupart des gens, le temps passé sur SL et l'énergie qui y est dépensée ne débouche sur rien de concret. Comment un avatar peut-il bien se sentir dans ses baskets lorsque la plupart des êtres humains pense qu'il perd son temps à s'intéresser à un monde synthétique? N'ayant aucune reconnaissance de la part des personnes qui vivent comme lui dans le monde tangible , il peut finir par se dire qu'il a des lubies, un grain de folie que seuls quelques personnes peuvent comprendre.


En fait cette minimisation, ce rejet de SL, vient d'un conflit récurrent: Je me sens constamment déchiré entre deux mondes parce que j'appartiens à deux mondes. Et comme la plupart des avatars de ma "génération", ma difficulté est bien de résoudre la fameuse question: "comment parvenir à concilier ma Real Life avec Second Life?"
Oui, comment partager intelligemment et harmonieusement mon temps et mon énergie entre ces deux univers, ces deux plateformes de jeu que sont la RL et SL? Comment concilier l'être humain et l'avatar?

Désolé mais je n'ai pas la réponse. Peut-être que l'être humain en moi arrêtera de minimiser sa vie virtuelle lorsque Second Life ou d'autres mondes virtuels équivalents seront pris au sérieux.Il faudra sans doute de longues années. Car il n'est pas évident pour les êtres humains que nous sommes d'accepter sereinement l'émergence d'un univers non plus organique, mais créé par la technologie.
Toute révolution ne peut être digérée et comprise sur le moment.
Alors, en attendant que cela arrive, comment réussir cet équilibre entre ma vie d'être humain et ma vie d'avatar?

Une de mes amies SL m'a peut-être donné la réponse alors que je lui disais souffrir du manque de reconnaissance de ce monde.
Elle me dit très simplement: "Moi quand je viens ici, j'ai plein d'amis. Je suis comme à la maison. Cela me suffit."

Elle se fichait apparemment de la reconnaissance de ce monde. Pour elle,l'amour ou de l'amitié de quelques-uns suffisait à donner un sens à sa vie virtuelle.

J'aimerai avoir cette simplicité. Faire uniquement ce qui me fait plaisir.
Aller sur SL sans compter mon temps, y faire les projets qui me tiennent à coeur et ne pas accorder la priorité à la RL.

Voilà vraiment ce que pense l'avatar en moi. Il lui manque juste de se mettre d'accord avec l'être humain...

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jeudi 8 mai 2008

Chris Marker sur Second Life.


Je suis tombé sur une interview de Chris Marker, 87 ans.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Chris Marker est un réalisateur culte. Il a tenu à accorder une Interview sur Second Life. Voilà quelqu'un qui a compris le "truc." Beaucoup de choses avec lesquelles je me sens en accord dans cet interview, l'onirisme de SL, la porosité entre le réel et le virtuel.
Il est intéressant de voir que certains "vieux" ont une fraîcheur et une jeunesse d'esprit que certains jeunes pourraient leur envier.
Je retiens surtout ceci:


-Combien de temps passez-vous sur SL ?

Sergei Murasaki(avatar de Chris Marker)
- Pas énormément parce que j’ai encore BEAUCOUP de travail en RL. Mais si je pouvais…

– Si vous pouviez ?

Sergei Murasaki
– Je m’y retirerais pour de bon. Comme Brando à Tahiti. Avec moins de soucis pour l’entretien.



J'aime bien cette idée de se retirer définitivement sur SL. Peut-être est-ce une provocation. Peu importe. SL est une provocation pour l'esprit. Et cela me réjouit de voir que l'un des réalisateurs les plus intéressants encore vivant l'ait compris.
L'espoir n'est pas perdu.


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lundi 5 mai 2008

Second Life: Transformations

Un des avantages de la vie virtuelle est de pouvoir se transformer à loisir. Le physique, cette "matière virtuelle" est flexible à l'infini. Nous pouvons choisir d'être ce que nous voulons être au moment où nous le voulons. Cette plasticité du corps, qui est analogique à celle du cerveau est sans doute un nouvel outil de communication avec les autres.

Je suis passé par plusieurs transformations avant de trouver la forme de furry qui me convenait.

Un furry féminin. Mignonne, mais j'ai eu du mal à me reconnaître en elle.





Je ne me suis pas aimé en lui. Trop agressif.




A un moment je suis devenu un monstre. Je ne parvenais plus à retrouver mon ancien corps. Expérience assez traumatisante.

Je suis finalement devenu un chat noir.


Cela m'a plu. Je me suis reconnu dans cette peau.

J'ai un faible pour les furries. Sans doute parce qu'ils subissent des discriminations. Peut-être aussi parce qu'ils me rappellent ma nature animale. Certains êtres humains n'ont pas envie qu'on leur rappelle qu'ils sont des animaux. Ils deviennent très agressifs lorsqu'on leur dit cette vérité.


Pourtant, comme le disait Pierre Dac, nous sommes bien le chaînon manquant entre le singe et...l'Homme.



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Second Life: Un pub pour des livres


Il y a quelque temps déjà une avatar m'a contacté in world, pour que je parle de son lieu sur SL, Book Island. Ce sont des éditeurs anglais qui vendent des livres sur SL.
Je n'ai pas l'habitude de faire de la pub sur ce blog. Je ne suis pas journaliste. Mon blog est en français. Et je ne voyais pas ce que cela pourrait lui apporter. Alors, j'ai mis du temps à réagir.
C'était bête. Cela marche comme ça. Il faut faire parler de soi si l'on veut avoir un certain succès. Et puis j'ai envie d'aider ceux qui "font".


Si vous voulez acheter des livres en anglais (ici des essais, pas des romans) vous pouvez aussi le faire sur Publishing Island ou Book Island. D'ailleurs si vous êtes éditeurs, pouvez aussi "exposer" vos livres.

Je n'ai pas encore expérimenté. Je ne sais pas si ces livres sont virtuels ou réels. En tout cas, quel que soit le support, il y aura des mots, des phrases, des idées, et vous pourrez, dans le monde virtuel aussi, continuer de vous cultiver...





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samedi 19 avril 2008

Joël de Rosnay, Second Life et les mondes virtuels


Est-ce l'avatar de Joël de Rosnay? Dieu seul le sait...


J'ai beaucoup d'estime pour Joël de Rosnay. C'est quelqu'un d'intelligent et de sérieux, dont l'avis m'a toujours intéressé.

Je suis tombé sur une petite interview de lui réalisée par "mémoire vive.TV" où il nous donne une idée de ce que pourrait être l'avenir du web. C'est ce qu'il appelle le Web.04. C'est brillant et bien vu.

A la fin de l'interview il est questionné sur Second Life. Et là, à mon grand étonnement, cet esprit brillant, qui connait internet comme sa poche, se met à dire des choses assez floues et caricaturales sur les mondes virtuels. En gros, Joël de Rosnay nous met en garde contre « le risque de confusion entre le réel et le virtuel ». Puis il nous parle de l'illusion que ces mondes peuvent susciter chez les jeunes. "L'illusion d'un temps réversible, qui nous incite à ne pas nous engager, contrairement à la vie réelle, qui elle, est irréversible et engage."

En l'écoutant j'ai vraiment eu le sentiment que cet expert du web ne connaissait pas Second Life.

Cela m'a interrogé.


S'il connaissait bien Second Life, il nous aurait sans doute parlé des possibilités inédites d'enseignement, des cours à l’ université, (15% de l’espace de Second Life est occupé par des universités en ligne, payantes et privées ) de la possibilité pour les handicapés de retrouver "un corps" et d'y mener une vie "réparatrice", des programmes humanitaires et écologiques qui fleurissent, de la possibilité de pratiquer une langue étrangère avec des autochtones sans se déplacer de chez soi, des vocations artistiques que suscitent ces mondes...
Mais non. Il nous parle essentiellement des dangers du virtuel.



Pourquoi même des esprits brillants, cultivés, ne parviennent-ils pas à appréhender les mondes virtuels à leur juste valeur et les réduisent quasi systématiquement à leurs soi-disant "dangers"?

J'ai une hypothèse. Simple. Pour comprendre la richesse des mondes virtuels dans leur réalité la plus intime, il faut les fréquenter. S'y investir. Et subir le choc ou les chocs que la plupart des avatars ont ressenti en fréquentant ces mondes. Des chocs de sens. Des bouleversements intérieurs. Une remise en question de leur façon d'envisager le monde.

A défaut de s'y être frotté vraiment, il est nécessaire de les avoir étudiés longuement pour avoir une chance de comprendre ce qu'ils sont et ce qu'ils ne sont pas. Certains auteurs comme Philippe Quéau, Edward Castranova ou Pierre Lévy ont apporté des pierres à cette compréhension.

Sinon, l'on reste dans une sorte d'ignorance. Une ignorance qui est partagée par de nombreuses personnes, des journalistes, des décideurs, des hommes politique, des philosophes, ce qu'on pourrait appeler "l'élite", qui par ailleurs peut être tout à fait brillante sur d'autres sujets.
Cela m'a fait penser à "l'ignorance de Monsieur Toulemonde."

Monsieur Toulemonde peut aussi être Madame Toulemonde


Au départ, Monsieur Toulemonde" (qui peut être aussi un esprit brillant) a des préjugés sur les mondes virtuels. Cela est normal. Ces mondes sont en train de naître. On ne sait pas ce qu'ils vont impliquer pour l’être humain. C’est l’inconnu. Et comme le dit Joël de Rosnay dans l’interview, ce qui est nouveau fait peur.

Monsieur Toulemonde peut se sentir inquiet à l'idée que de tels mondes puissent exister. (D'ailleurs je trouve que l'expression du visage de Joël de Rosnay au moment où il en parle dans la vidéo laisse paraître une sorte d'inquiétude).

Monsieur Toulemonde est censé. Il n'a pas envie d'un monde où l'on ne communique plus, où l'on s'enferme, où l'on rejette les autres. Qui aurait envie d’un monde pareil ?

Il peut avoir une image péjorative de ces mondes : ce sont des mondes "artificiels", "froids", "inhumains" et "dangereux" ou encore des mondes où « l'on peut confondre la réalité et le virtuel ». Il pense que ces mondes nous poussent non pas vers la réalité mais l'illusion.

De plus, Monsieur Toulemonde a été élevé avec l'idée que seul compte le monde tangible. Il n'a connu que cela. (Entre nous, Monsieur Toulemonde se trompe. Il a toujours vécu dans un monde tangible certes, mais pas uniquement. Le monde de la pensée, de l'art, des idées, dans lequel nous vivons aussi n'est pas un monde "tangible".)

En fait Monsieur Toulemonde, par une sorte de réflexe de peur, revendique la supériorité inaliénable du monde tangible lorsqu'il se sent menacé par l'apparition d'un monde concurrent. C'est un réflexe humain. C’est un réflexe d’auto-défense, de survie peut-être.


(Soit dit en passant, Monsieur Toulemonde rate quelque chose, on ne compte plus les belles filles sur Second Life.)

Monsieur Toulemonde trouve bizarre et même maladif que des gens se détournent de leur vie réelle pour construire une vie virtuelle.
Pour lui un monde virtuel est le résultat d'une civilisation malade, aliénée, perdue, un symptôme révélateur du malaise de notre société.



J'étais moi aussi, ce Monsieur Toulemonde. ( A peu de chose près)
Second Life, avant que j’y aille, m'a fait peur. Il n' était pas évident de passer de l'autre côté du miroir. Mais un jour j'ai fait un plongeon, avec peur certes, mais j'ai osé plonger.


J 'ai été supris par ce que j'ai vécu. Je ne m'attendais pas à ce que progressivement mes préjugés tombent un à un.

D’abord, au bout d'un moment, à mon grand étonnement, j'ai commencé à sentir les effets bénéfiques que la fréquentation de ce monde non tangible avait sur ma vie tangible.
J’ai découvert que j’étais un autre tout en restant moi-même.



J'ai eu des idées, des sensations, des émotions nouvelles. J’ai même par moment commencé à me sentir "meilleur. " A être plus créatif.
Cela n'a rien de magique ou de bizarre.
Les mondes virtuels permettent de se découvrir soi tel qu'on ne s'était jamais vu.

Il est vrai que Joël de Rosnay évoque lui aussi " une meilleure connaissance de soi" comme conséquence des mondes virtuels. Seulement il oppose cet aspect "positif" de SL à "un énorme défaut: l'illusion dans lequel nous plonge le monde virtuel."

Il y a là, à mon avis une contradiction. C'est justement cette connaissance de soi qui permet d'être moins dans l'illusion, de savoir ce qui est essentiel à nos vies et de nous engager avec plus de force et de sagesse dans l'aventure de la Vie. On pourrait même dire "dans les vies tangibles et non tangibles". Dans toute sorte de vie.



Car là est bien le secret que connaissent les avatars pour l'avoir vécu: Second Life, est un univers dans lequel on mène une vie, avec tout ce qui va avec. Engagement ou désengagement, illusions et désillusions, travail et loisir, amour et souffrance.



Et cette vie ne nous détourne pas de la vie réelle. La socialisation que créent ces mondes ne m’a pas enlevé le plaisir que j'ai à être physiquement avec les autres. Au contraire. Je peux mesurer aujourd'hui avec plus d’acuité la richesse du contact humain, l’irremplaçable présence humaine. Je ne suis pas le seul.

Par ailleurs, la vie virtuelle créé un autre mode de communication avec les autres. Une autre saveur relationnelle. Elle nous met en contact avec le reste du monde, "physiquement". Pouvoir agir, bouger, parler, marcher, danser simultanément à d'autres à l'autre bout du monde, même à travers un avatar, nous rapproche des autres peuples, inévitablement.



Les idées que l'on a sur SL ne sont que la conséquence de différentes peurs.

1) Peur du bouleversement que représente l'apparition des mondes virtuels dans sa vie.
2) Peur de se découvrir soi-même.
3) Peur d'être déstabilisé et troublé par les questions nouvelles qui affleuraient à l'esprit.

Ce sont ces peurs qui étaient à l'origine des préjugés de Monsieur Toulemonde.
Elles sont humaines, mais il est important de les dépasser. Elles ne mènent pas très loin. Mais surtout elles génèrent des idées fausses et empêchent un véritable débat sur les mondes virtuels et sur leur dangers réels.



Ces dangers quels sont-ils réellement?

Ils viennent pour moi du simple fait que Second Life soit un vie. Or toute vie est initiatique. Toute vie est un apprentissage. C'est un terrain sur lequel nous grandissons, bâtissons, avec les risques et les dangers inhérents à « ce » terrain. Il n'est pas nécessairement glissant. Il oblige tout être humain-avatar qui le pratique à y développer une philosophie, un art de vivre, une éthique personnelle pour y vivre le mieux possible.

Par ailleurs, "cette vie" charrie avec elle son lot de questions métaphysiques, ou "méta-virtuelles". Elle nous fait toucher du doigt des questions fondamentales, auxquelles il est difficile aujourd’hui de répondre, des questions sur le rapport entre le corps et l'esprit, des questions sur la nature du réel, sur l'identité de l'être, sur la mort, la sexualité, le Divin.

Le danger vient plus de l'incertitude qu'il y a à vivre cette vie complexe que de la prétendue confusion entre le réel et le virtuel.



Fréquenter un monde virtuel est un vrai investissement. Il faut du temps et de la pratique pour en saisir la substantifique moëlle.( Sachant qu'elle nous échappera à jamais). Il faut aussi de la disponibilité d'esprit, et un désir de découverte toujours renouvelé.
J'espère que de plus en plus d'esprits brillants qui s'intéressent à l'avenir de l'humanité auront un jour la curiosité de connaître la réalité des mondes virtuels dans toute leurs nuances, dans leurs dangers véritables comme dans leur capacité particulière à faire avancer l'homme vers sa propre connaissance.



Joël? C'est vous?


Pour ceux qui veulent voir l'interview.


Site de Jöel de Rosnay

Une petite vidéo de Joël De Rosnay sur le site de Daneel Ariantho où il reprend les thèmes du web.04


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