dimanche 28 septembre 2008

Poppy,un personnage réel...


Je vais parler de ma real life. C'est rare. Il va falloir en profiter. (Non, la photo que vous regardez n'est pas celle de ma petite copine.)
Ce que je vais révéler de ma real life c'est l'événement suivant: j'ai vu un film qui s'appelle "Be happy" de Mike Leigh. Gros scoop n'est-ce pas?
Je ne ferai pas ici la critique de ce film, car je ne suis pas là pour critiquer. Je souhaite uniquement parler du personnage principal, Poppy, (interprété par Sally Hawkins, qui a remporté l'Ours d'argent du Prix d'interprétation féminine à Berlin.)
Pour moi Poppy est l'un des personnages les plus intéressants vu au cinéma ces dernières années. Et grâce à elle j'ai compris un petit truc sur le virtuel.

Cette fille de trente ans a la particularité d'être particulièrement heureuse, elle est quasiment toujours souriante, pleine de vie et d'énergie. Elle est tellement heureuse qu'elle pourrait passer pour une "idiote". Tout, ou presque la fait rire , ou sourire. Poppy n'a absolument aucun esprit de sérieux.
Le premier réflexe d'un occidental face à un tel personnage est d'être très agacé. D'ailleurs, certains amis (des femmes surtout) m'ont dit qu'au bout d'un moment que Poppy leur tapait sur le "système". Et d'autres, n'adhèrent pas au film parce qu'ils ne peuvent croire qu'une personne aussi heureuse puisse exister. Enfin je suppose que nombreux sont ceux qui pensent que cette joie de vivre dans un monde pareil, est une forme de naïveté, d'inconscience et d'irresponsabilité.

Le film nous dit au contraire que Poppy est réellement plus forte que ceux qui voient le monde avec des lunettes sombres. Même quand elle se fait agresser, elle parvient à neutraliser l'énergie de l'agresseur. La haine glisse sur elle. Son attitude m'a fait penser au fameux: "Tend l'autre joue" de mon pote Jésus.(Il est important d'être ami avec les prophètes). Ne pas répondre à l'agression par l'agression permet de stopper le cycle infernal de la haine. Et c'est ce que fait Poppy durant tout le film, sauf lorsqu'elle est agressée physiquement.

Pourquoi Poppy m'a-t-elle fait un tel effet?
Rien de sexuel dans cette attirance. Poppy fait du bien aux gens autour d'elle dans le film, mais aussi- et c'est cela le plus incroyable- elle fait du bien aux spectateurs. Assis dans mon fauteuil, je me suis pris de plein fouet sa bonne énergie, et suis reparti rechargé, rempli, et plus aimant dans la vie réelle.

Après ce film j'ai pensé au rapport entre le virtuel et le réel. Poppy n'existe pas. C'est une personnage de fiction. Elle est "virtuelle". Bien entendu, elle est servie magistralement par une actrice éblouissante. Il y a de la chair et du sang derrière ce personnage. Mais le fait est que j'ai reçu de l'amour de la part d'un personnage qui n'existe pas dans le réel. Et comme elle m'a fait du bien, j'ai eu des sentiments réels pour elle.
Cela m'a fait réaliser que le monde dit"virtuel" n'a de virtuel que son enveloppe. C'est un écran. Un écran où s'échangent continuellement des affects, des idées, et des sentiments. Dès qu'il y a de l'humain quelque part, même s'il est caché derrière un personnage de fiction, un avatar, une oeuvre, ou même un robot, il y a une communication possible. Peu importe le média utilisé. Peu importe aussi s'il se passe dans un monde synthétique ou un monde "naturel". L'échange a lieu et c'est cela qui compte.


Quand cet échange de "fluides" a lieu, les frontières entre le réel et le virtuel, entre la réalité et la fiction s'abolissent d'elles-mêmes. Nous nous enrichissons simplement de la présence de l'autre.
C'est très simple. Archi-simple. Trop simple pour être compris?

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