jeudi 8 mars 2007

Ma vie sur Second Life: Une bande de malades




Il y a des moments difficiles sur SL. Acides. Kafkaïens.

Je débarque à NANTLI XOLAL je ne sais plus vraiment pourquoi, le hasard sans doute, même si j'ai tendance à penser qu'il n'existe pas.
Au loin j'aperçois un groupe de trois personnes. Je m'approche d'eux, surtout pour savoir où j'avais débarqué. Ils parlaient anglais très rapidement et j'avais du mal à saisir la conversation.

Moi: Où sommes-nous?

Une des filles: sur SL!

Moi: Ok. Merci. J'étais au courant.

La fille: Tu n'es pas chez le coiffeur! Tu n'es pas chez le boucher! Pourquoi tu es tout en noir?

Moi: J'aime ça.

La fille: Tu es un espion, voilà pourquoi tu es en noir. Tu es un espion français.

Ça avait l'air de les faire marrer.
Très vite, avec eux, je me suis senti stupide. Pourtant ils n'étaient pas particulièrement intelligents, mais ils avaient l'air de supériorité de ceux qui "savent" quand ils sont en présence d'un petit jeune qui débarque.
Je clique sur le profil de Caebrianna. (simple comme prénom, surtout quand vous chattez à l'écrit et que trois personnes n'arrêtent pas de lancer des vannes en anglais.) Sur son profil, Caebrianna disait qu'elle ne cherchait absolument pas d'histoires d'amour et de cul, et qu'elle était déjà casée dans la RL.



Je l'ai trouvé assez culottée de se looker dans un style BCBG sur SL, alors que la plupart des résidentes adoptent une tenue décontractée et "mode": jean, baskets, petit tee-shirt avec nombril et string apparents.
Sans le faire exprès j'ai cliqué au mauvais endroit et je lui ai proposé de devenir mon amie. Elle s'est empressée de refuser ma proposition. Je m'y attendais.On avait à peine échangé. J'aurais fait la même chose. Mais c'était vraiment l'erreur à ne pas faire.
Caebrianna n'a pas arrêté de me chambrer, pas méchamment j'avoue, sur ma maladresse, mon incompréhension à saisir ce qui se passe, la lenteur de mes réponses. Et plus j'essayais de taper vite, et plus je faisais des fautes de frappe. Elle m'a traité "d'espion rapide comme l'éclair" et surtout "d'excellent typographe."

Au bout d'un moment qui m'a paru très long, je réalise que pour cette petite bande d'avatars, une bonne partie de la vie sur SL consiste à s'amuser à créer des "scripts", à se montrer leurs différentes trouvailles informatiques, à se les échanger. Certains, d'ailleurs, en font un business.

À un moment, Caebrianna et un ami se synchronisent en un clic, devant mes yeux. Main dans la main, ils se mettent à tourner la tête en même temps, puis à marcher dans la même direction comme de véritables automates siamois. L'effet est saisissant et drôle à la fois. SL peut définitivement nous offrir des moments inédits, absurdes et poétiques. S'il suffit de créer un programme pour nous "relier"et nous faire marcher ensemble dans une même direction, pourquoi ne pas relier ensemble des peuples ennemis? Second Life ou le rapprochement des peuples...



C'est un peu ce qui m'est arrivé avec mes nouveaux amis difficiles. Contre toute-attente, ils m'ont demandé de m'accrocher à eux. Je me suis retrouvé bêtement collé sur leur dos. C'est une expérience.



On arrive dans cette configuration particulière, près de Michèle, une de leurs amis, enfin je pense. Je n'étais vraiment sûr de rien ce soir-là.



Michèle leur dit qu'elle a fait un nouveau script: Des ailes en forme de feuille de cannabis. Devant tant d'événements surréalistes en si peu de temps, je saute sur la touche photo et je bombarde. Je me dis que je suis vraiment tombé sur une bande de malades. Cela me fait bien plaisir.



Alors que je m'amuse à photographier son look incroyable, je comprends vaguement que Michèle pique une crise.
Elle accuse mes deux compagnons d'avoir pris des photos de sa récente création! Elle est véritablement furieuse! Et moi très gêné... ( Au cas où, je préfère prévenir: Si vous prenez des photos, cela s'entend! )
La concurrence, la rivalité et le désir de réussir sont aussi présents sur SL. C'est humain. C'est aussi "avatarien".
Après des excuses réitérées, l'aveu de mon ignorance, et avoir dû jurer que je n'étais pas un vrai espion, plus personne n'a semblé m'en vouloir. Je crois même que finalement Michèle se fichait des photos.
Mais j'ai été éprouvé. Je n'aime pas les malentendus virtuels. Ils sont étonnamment difficiles à vivre. Ils viennent assombrir le paysage. Casser le rêve.

Le groupe s'est de nouveau collé , mais cette-fois ci, à quatre. Ils ont fait des aller-retours devant mes yeux, de droite à gauche, avec une hystérie joyeuse.
Cette fois-ci, je n'ai pas pris de photos...

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je ne sais pas si tu as trouvé depuis le temps (Je viens tout juste de commencer à te lire et, comme toute lectrice, j'ai commencer par le début) mais il est possible de faire disparaître le bruit quand tu prends une photo. Rejoins-moi ig si tu veux.

Samy Nubalo