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Merci.
L'autre soir, je revois L., qui d'ailleurs se définit plus comme une fille curieuse que sérieuse. Tant mieux. J’aime la saine curiosité.
La soirée s’annonçait plutôt bien. Je l’ai emmenée au Jad's Jazz Lounge, une boîte de jazz très sympa, nichée dans des hauteurs incertaines et inspiratrices.
Seul problème : j’ai buggué comme un malade. J'ai passé mon temps à me reconnecter.
Le bug ou le « crash » sur SL joue un peu le rôle de la sonnerie de téléphone dans la Real Life: ça casse très vite l'ambiance, voire, ça vous tue votre soirée. Le Jad’s Jazz a le problème des lieux trop fréquentés. Aux heures d’affluences, le « lag » (décalage) est trop important et il devient difficile de faire des choses aussi simples que danser un slow ou faire trois mètres sans patiner. Mais écouter du jazz, même lorsqu'il y a trop de lag, me fait décoller...
Avec L. nous avons galéré une bonne demi-heure à essayer de danser un slow. Soit l’animation ne fonctionnait pas, soit nous étions totalement désynchronisés dans nos mouvements. Pas très favorable au jeu de la séduction.
Assez exaspéré pas nos échecs successifs, j'ai eu l'idée d'aller dans un endroit plus isolé de la boîte. C'était idéal. Les boules de slow fonctionnaient parfaitement et il n'y avait personne pour nous déranger. Nous pouvions enfin commencer notre soirée.
Bug de ma part. Je reviens.
Autre bug. Je présente mes excuses.
Et ainsi de suite, pendant une bonne demi-heure.
Avec un train de retard, j'ai fini par comprendre que le bug était dû aux photos que je prenais. Je me reconnecte à vitesse grand V, heureux d'avoir trouvé d'où venait le problème.
L. n'étais plus là. Partie. Mes bugs avaient dû la faire fuir.
Elle: On recommence?
Moi: Tu es là?
Elle: Oui, tu ne me vois pas?
Très difficile de voir une femme invisible. C'était tout simplement le nouveau bug de la soirée qui venait de faire son apparition.
L. me voyait, mais moi je ne la voyais plus. Simple comme soirée. Nous nous sommes quand même replacés sur l'animation. C'était mieux que rien.
Elle: J'aime tes caresses.
Gros effort d'imagination de ma part. J'ai caressé du vide pendant un quart d’heure.
La soirée s'est terminée par un gros bug de sa part à elle. Dans ces cas, là, il vaut mieux ne pas insister. Le Dieu de Second Life ne voulait pas que nous terminions la soirée ensemble. Il a sans doute ses raisons.
Le lendemain matin, je décide d'aller acheter des animations pour couples. Sans doute un désir d'indépendance soudain par rapport aux scripts proposés dans certains endroits. Je n'aime pas particulièrement faire les courses, mais j'avais entendu parler d'un petit programme qui permet de se prendre par la main. Je trouvais cela romantique. Je me rends à Animation Warehouse. une adresse que j'avais trouvée sur le forum SL de jeuxonline.com. On y trouve une mine d’infos si l'on veut bien y prendre du temps.
Les boutiques sont étonnantes sur SL. Très vastes. Cela surprend au premier abord. Il faut vraiment beaucoup marcher pour y trouver ce que l'on veut. Je suppose que c'est dû à la place que doit prendre le stockage des scripts.
Chez Animation Warehouse, on vend "tout ce que vous avez toujours voulu imaginer pour votre avatar, sans jamais avoir osé y penser"... Cela va du simple "premier baiser"...
....aux positions diverses et variées, que l'on peut tester, seul, ou en couple. Etonnant.
L'un des moteurs (conscient ou inconscient) de Second Life c'est sans doute la possibilité de vivre des expériences sexuelles virtuelles inédites. Sans oublier l'amour virtuel, qui est bel et bien présent.
La facilité des rencontres, l'absence de peur liée à l'absence du corps, l'exacerbation de l'imaginaire par le fait d'être "caché" derrière son avatar, comme dans un grand bal masqué, sont des ingrédients qui favorisent la sexualité. C'est un nouveau territoire sexuel, et il est tout à fait normal et logique que l'être humain s'y intéresse.
Bien entendu, l'intérêt de Second Life ne se limite pas à cela. On peut y faire mille choses. Cela a été dit mille fois. Il suffit d'aller sur le site de Second Life pour s'en rendre compte.
Alors que je fais quelques achats, je me remets à penser à mes "mâles attributs" que je n'ai toujours pas. C'est L. qui m'avait demandé si j'en avais alors que je ne savais même pas que cela existait.
Je me téléporte dans la seconde dans une autre boutique à Av Puli
Autre genre. On y trouve de tout: des yeux, des tatouages, des peaux pour le visage, ou pour le corps. L'air de rien, c'est essentiel. Si l'on n’a pas beaucoup de définition, de détails, on existe moins. Et nous voulons tous exister le plus possible. Qui dit peau neuve achetée en boutique, dit beaucoup plus de détails. Qui dit plus de détails, dit moins flou. Plus beau. Plus "vrai". Plus "ancien avatar". Bref, mieux.
Et puis il faut comprendre la logique qui y préside:
Plus nous nous rapprochons du réel plus notre avatar paraît vrai et plus la différence entre le réel et le virtuel s'estompe. C'est cela qui impressionne.
Je ne trouvais pas mes attributs. Dans le magasin, je croise un avatar. Je me lance
Moi: Excuse-moi, je cherche des mâles attributs, est-ce que je peux trouver ça ici?
Lui: Je suppose. Ils sont tous très moches.
Moi: Je n'ai pas envie de porter des attributs moches.
Lui: On dirait tous des attributs de singe.
Moi: Ma copine ne va pas aimer que j'aie des attributs de singe... ok, merci, bon shopping.
Fin de la conversation surréaliste.
Alors, utiliser ou ne pas utiliser ses attributs? that is the question.
Lorsque j'ai commencé ce blog, je me posais des questions sans réponses. J'ai fini par répondre à l'une d'entre elles:
Si un avatar couche avec un autre avatar est ce que c'est tromper la personne avec qui il vit dans la vie réelle?
Ma réponse est oui. Cette bulle extraordinaire n'est qu'une extension de notre vie. Pas une autre vie.
Fin d'un rêve de singe.
1 commentaire:
Good for people to know.
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