samedi 24 mai 2008

Second Life: " Un monde anecdotique"



Une bonne amie RL, qui ne fréquente pas SL, était contente de voir que je me recentrais sur mes projets RL.
Elle m'a avoué, avec gentillesse et sans agressivité particulière, qu'elle trouvait que "je me perdais avec SL". Que ce monde et les projets que je voulais y réaliser avaient tendance à me dévier de mes projets RL.

Sa remarque est légitime et pragmatique. Accomplir des projets sur SL, y consacrer du temps ne permet pas de retirer autant de bénéfices et de reconnaissance qu'un projet dans le monde tangible. Pour elle, entre deux projets, l'un RL et l'autre SL, il n'y a pas à hésiter.

Il est évident que la réussite dans un monde comme Second Life n'est reconnue que par ceux qui y résident ou qui s'y intéressent, c’est-à-dire une minorité de gens. Les projets SL eux restent cantonnés dans un monde synthétique et ont peu de chance à ce jour de passer de l'autre côté de la "membrane".

De plus, à ce jour seule une minorité de résidents gagne leur vie sur SL. Et vu ce que je veux faire sur SL,( j'en parlerai lorsque cela sera fait) je ne risque pas de rivaliser avec Anshe Chung la première millionnaire de SL (et sexy en plus).

Copyright Anshe Chung

Pour des yeux profanes, ce monde a quelque chose de franchement anecdotique. D'abord la plupart le considère encore comme un jeu (bien que l'idée qu'il soit un univers à part entière commence à faire son chemin.) Et puis, même lorsque SL est considéré comme un univers, la plupart du temps, il est diabolisé ou minimisé. Rarement apprécié à sa juste valeur.

Soyons honnête. Bien que j'y ai vécu des choses absolument extra-ordinaires, que j'ai pu prendre un plaisir fou à y passer du temps, il m'est arrivé moi-même de minimiser l'importance de Second Life.
Pourquoi, moi, un défenseur de SL, j'ai pu penser par moments que SL était un monde secondaire?
Cela tient essentiellement au fait que je sois aussi un être humain et pas seulement un avatar.


Que pense l'être humain en moi?
Comme tous les autres êtres humains, je peux vivre sans Second Life. Je respire, je mange, je travaille dans la RL. Il y a des périodes où je ne vais pas sur SL, par manque de disponibilité, de temps ou même d'envie. Pour moi comme pour de nombreux êtres humains,Second Life est un monde facultatif et non pas aussi "essentiel" que le monde tangible.

Le fait que je minimise SL a aussi une autre origine. Comme tout être humain j'ai besoin de sentir que ce que je fais est valorisé et apprécié par les autres. Cela m'encourage à continuer. Cela donne une légitimité à mes actions. Or qui valorise les créations sur SL à part les avatars? N'apparaissent-elles pas comme absolument futiles voire inutiles ou absurdes à la plupart des êtres humains?

Pour la plupart des gens, le temps passé sur SL et l'énergie qui y est dépensée ne débouche sur rien de concret. Comment un avatar peut-il bien se sentir dans ses baskets lorsque la plupart des êtres humains pense qu'il perd son temps à s'intéresser à un monde synthétique? N'ayant aucune reconnaissance de la part des personnes qui vivent comme lui dans le monde tangible , il peut finir par se dire qu'il a des lubies, un grain de folie que seuls quelques personnes peuvent comprendre.


En fait cette minimisation, ce rejet de SL, vient d'un conflit récurrent: Je me sens constamment déchiré entre deux mondes parce que j'appartiens à deux mondes. Et comme la plupart des avatars de ma "génération", ma difficulté est bien de résoudre la fameuse question: "comment parvenir à concilier ma Real Life avec Second Life?"
Oui, comment partager intelligemment et harmonieusement mon temps et mon énergie entre ces deux univers, ces deux plateformes de jeu que sont la RL et SL? Comment concilier l'être humain et l'avatar?

Désolé mais je n'ai pas la réponse. Peut-être que l'être humain en moi arrêtera de minimiser sa vie virtuelle lorsque Second Life ou d'autres mondes virtuels équivalents seront pris au sérieux.Il faudra sans doute de longues années. Car il n'est pas évident pour les êtres humains que nous sommes d'accepter sereinement l'émergence d'un univers non plus organique, mais créé par la technologie.
Toute révolution ne peut être digérée et comprise sur le moment.
Alors, en attendant que cela arrive, comment réussir cet équilibre entre ma vie d'être humain et ma vie d'avatar?

Une de mes amies SL m'a peut-être donné la réponse alors que je lui disais souffrir du manque de reconnaissance de ce monde.
Elle me dit très simplement: "Moi quand je viens ici, j'ai plein d'amis. Je suis comme à la maison. Cela me suffit."

Elle se fichait apparemment de la reconnaissance de ce monde. Pour elle,l'amour ou de l'amitié de quelques-uns suffisait à donner un sens à sa vie virtuelle.

J'aimerai avoir cette simplicité. Faire uniquement ce qui me fait plaisir.
Aller sur SL sans compter mon temps, y faire les projets qui me tiennent à coeur et ne pas accorder la priorité à la RL.

Voilà vraiment ce que pense l'avatar en moi. Il lui manque juste de se mettre d'accord avec l'être humain...

Consultez les derniers messages...

jeudi 8 mai 2008

Chris Marker sur Second Life.


Je suis tombé sur une interview de Chris Marker, 87 ans.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Chris Marker est un réalisateur culte. Il a tenu à accorder une Interview sur Second Life. Voilà quelqu'un qui a compris le "truc." Beaucoup de choses avec lesquelles je me sens en accord dans cet interview, l'onirisme de SL, la porosité entre le réel et le virtuel.
Il est intéressant de voir que certains "vieux" ont une fraîcheur et une jeunesse d'esprit que certains jeunes pourraient leur envier.
Je retiens surtout ceci:


-Combien de temps passez-vous sur SL ?

Sergei Murasaki(avatar de Chris Marker)
- Pas énormément parce que j’ai encore BEAUCOUP de travail en RL. Mais si je pouvais…

– Si vous pouviez ?

Sergei Murasaki
– Je m’y retirerais pour de bon. Comme Brando à Tahiti. Avec moins de soucis pour l’entretien.



J'aime bien cette idée de se retirer définitivement sur SL. Peut-être est-ce une provocation. Peu importe. SL est une provocation pour l'esprit. Et cela me réjouit de voir que l'un des réalisateurs les plus intéressants encore vivant l'ait compris.
L'espoir n'est pas perdu.


Consultez les derniers messages...

lundi 5 mai 2008

Second Life: Transformations

Un des avantages de la vie virtuelle est de pouvoir se transformer à loisir. Le physique, cette "matière virtuelle" est flexible à l'infini. Nous pouvons choisir d'être ce que nous voulons être au moment où nous le voulons. Cette plasticité du corps, qui est analogique à celle du cerveau est sans doute un nouvel outil de communication avec les autres.

Je suis passé par plusieurs transformations avant de trouver la forme de furry qui me convenait.

Un furry féminin. Mignonne, mais j'ai eu du mal à me reconnaître en elle.





Je ne me suis pas aimé en lui. Trop agressif.




A un moment je suis devenu un monstre. Je ne parvenais plus à retrouver mon ancien corps. Expérience assez traumatisante.

Je suis finalement devenu un chat noir.


Cela m'a plu. Je me suis reconnu dans cette peau.

J'ai un faible pour les furries. Sans doute parce qu'ils subissent des discriminations. Peut-être aussi parce qu'ils me rappellent ma nature animale. Certains êtres humains n'ont pas envie qu'on leur rappelle qu'ils sont des animaux. Ils deviennent très agressifs lorsqu'on leur dit cette vérité.


Pourtant, comme le disait Pierre Dac, nous sommes bien le chaînon manquant entre le singe et...l'Homme.



Consultez les derniers messages...

Second Life: Un pub pour des livres


Il y a quelque temps déjà une avatar m'a contacté in world, pour que je parle de son lieu sur SL, Book Island. Ce sont des éditeurs anglais qui vendent des livres sur SL.
Je n'ai pas l'habitude de faire de la pub sur ce blog. Je ne suis pas journaliste. Mon blog est en français. Et je ne voyais pas ce que cela pourrait lui apporter. Alors, j'ai mis du temps à réagir.
C'était bête. Cela marche comme ça. Il faut faire parler de soi si l'on veut avoir un certain succès. Et puis j'ai envie d'aider ceux qui "font".


Si vous voulez acheter des livres en anglais (ici des essais, pas des romans) vous pouvez aussi le faire sur Publishing Island ou Book Island. D'ailleurs si vous êtes éditeurs, pouvez aussi "exposer" vos livres.

Je n'ai pas encore expérimenté. Je ne sais pas si ces livres sont virtuels ou réels. En tout cas, quel que soit le support, il y aura des mots, des phrases, des idées, et vous pourrez, dans le monde virtuel aussi, continuer de vous cultiver...





Consultez les derniers messages...