Area 51, 14 février 2007- Archives personnelles-
Je suis allé voir Hatzfeld Runo. Il fait partie des premiers avatars que j'ai connus au début de ma vie sur Second Life. Nous ne nous connaissons pas très bien mais sur Second Life, tout est plus rapide. Il suffit de passer une soirée avec un avatar pour qu'il fasse partie de votre liste d'amis et de votre paysage mental. Hatzfeld a de plus la particularité d'être quasi-systématiquement online quand j'y suis. Depuis quelque temps, il m'envoyait régulièrement des "notes card" sur la boutique de tatouages,Tiki Lounge et Tikki Tattoo qu'il a récemment créée.
Sa boutique est en fait un bout de plage très cool sur une île. Cela m'a agréablement surpris. Musique reggae, palmiers, bruits de vagues. On est tout de suite dans l'ambiance.
Finalement il y a une continuité dans les êtres. Quand je l'ai connu il passait son temps avec ses potes sur un autre "bout de plage" à Area 51.
Maintenant c'est lui qui a créé l'endroit de ses rêves. C'est un des effets de Second Life. Si on y reste, on finit par faire des choses que l'on aime et qui nous ressemblent.
J'ai quelques souvenirs avec Hatzfeld: il m'avait invité une fois dans une folle soirée où nous nous étions au moins 6 ou 8 avatars à danser de façon totalement synchronisée sur une plage adulte.
J'avais quelques problèmes de cheveux à l'époque. J'en ai toujours. Mais passons sur ce sujet sensible.
Hatzfeld était l'initiateur de cette soirée, le boute-en train qu'on est content d'avoir près de soi, quand on veut s'amuser.
Hatezfeld est derrière moi, avec mes cheveux intermittents.
Je me souviens aussi d'une discussion avec lui qui m'avait beaucoup éclairé. Il me disait que sa vie sur Second Life avait beaucoup changé. Il voyait beaucoup moins de monde qu'au début et surtout il s'était lancé dans la construction.
Je commençais moi-même à échafauder l'hypothèse qu'une vie à long terme sur Second Life ne peut se limiter à juste " du fun". Chez la plupart des avatars qui y restent, le besoin d'y faire quelque chose de "concret" se fait sentir. Trouver un boulot, construire, créer.
Ce soir-là quand j'ai débarqué sur son île, Hatzfeld était avec une amie à lui, Angelica, qui a l'air de bien le connaître. Hatzfeld m'avoue qu'il a rarement autant ri qu'avec cette avatar. Nous parlons du passé. Ils évoquent des souvenirs en commun, au ski, et puis un saut en parachute particulièrement hilarant. De grands moments vécus ensemble. Une vraie complicité d'avatars.
Angelica: J'avais les cheveux longs à l'époque, tu te souviens?
Apparemment Hatzfeld avait lui aussi un souvenir précis de cette époque.
Tout cela m'a beaucoup troublé. Bon il est vrai que je suis particulièrement sensible aux cheveux et entendre Angelica relier un souvenir de vie sur Second Life à un souvenir capillaire m'a fait quelque chose. Mais ici il s'agit d'autre chose. Angelica évoquait devant moi un vrai "souvenir secondLifien".
Le souvenir secondLifien est émotionnellement très fort, particulièrement marquant et n'a rien à voir avec d'un souvenir de notre vie "matérielle". Il nous poursuit souvent, le lendemain d'une connexion particulièrement riche. Il imbibe notre quotidien, l'éclaire parfois. Il persiste de façon puissante dans notre esprit, un peu comme une persistance rétinienne. Le lendemain d'une belle soirée passée sur SL, nous sommes comme dans une sorte de nuage enveloppant.
Les souvenirs secondLifiens ressemblent à des rêves. On pourrait les qualifier de "souvenirs-rêves". Le vécu virtuel ressemble par certains aspects à notre vécu "onirique".
Lorsque nous rêvons, notre corps est au repos. Cela permet à l'esprit de se libérer. Comme dans le virtuel. Notre cerveau n'a plus à mobiliser cette énergie pour esquiver un danger corporel, ou pour tout simplement marcher droit dans la rue. Le corps ne risque rien. Il est désactivé. L'esprit peut alors se concentrer sur sa propre vie. Il peut "vivre" sa vie. S'exprimer librement.
Hatzfeld laisse ici son esprit s'exprimer.(Avec l'accord D'Aniah)
Dans le virtuel, cette économie du corps permet à l'esprit d'être largement plus disponible, plus réceptif et plus libre. Cela donne un relief particulier à notre vécu. Il suffit d'écouter ceux qui y vivent des histoires d'amour. Elles ont une intensité particulière. Pas seulement due au fait de fantasmer sur ce que l'autre pourrait être. Mais surtout parce que la tête marche à 100% dans ce monde, débarrassée des contraintes du corps.
Malgré les apparences, c'est ici l'esprit qui agit et non pas la main d'Hatzfeld.
Le vécu virtuel est sans aucun doute un vécu plus spirituel. La mise en sommeil du corps et la grande implication de notre esprit dans le virtuel est une richesse que nous avons commencée à expérimenter. Il s'y passe nécessairement autre chose entre les êtres. Cette possibilité nouvelle peut être une source merveilleuse de rapprochement entre les êtres. Comme elle peut aussi tourner au drame et au rejet de l'autre. Comme toujours, nous avons le choix. Construire ou détruire.
J'ai laissé Hatzfeld car il était tard et il devait continuer sa propre "construction".
Les souvenirs Secondlifiens ne seraient-ils pas comme des tatouages?
3 commentaires:
Bien vu Myster, les souvenirs SLiens, une nouvelle pierre à cet "univers" si différent et pourtant si proche.
En as-tu profité pour te faire tatou-er?!!!!
Hihihihihi
A bientôt!
Loulou
- En as-tu profité pour te faire tatou-er?!!!!
Tu le sauras en temps voulu... ;-)
Bizz
Myster
Oi, achei teu blog pelo google tá bem interessante gostei desse post. Quando der dá uma passada pelo meu blog, é sobre camisetas personalizadas, mostra passo a passo como criar uma camiseta personalizada bem maneira. Até mais.
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