jeudi 27 mars 2008

Second Life: Les vieux


Dans la vie réelle, lorsque nous croisons quelqu'un de vieux, nous ne voyons plus l'enfant qu'il a été. Nous ne voyons plus sa fraîcheur. Nous avons tort. Nous nous fions à l'apparence. Pourtant sa fraîcheur est là. Elle n'est jamais partie, seulement elle n'est plus visible.


Sur SL, tout le monde ou presque est "frais". Cela correspond la Réalité Intérieure des choses. Il y une partie de nous qui ne vieillit jamais, malgré l'âge du corps.
En ce sens SL, qui permet aux vieux de montrer leur fraîcheur éternelle est plus proche de la Réalité que le monde réel.

" Il est interdit d'être vieux"
Rabbi Nahman


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vendredi 7 mars 2008

Second Life: Un village mondial


La première fois qu'un chanteur sur scène m'a dit "Hy Myster, or Maïster?" pour me remercier d'être présent à son concert, cela m'a fait un effet " Silien". Ce fameux "truc" qui me met dedans instantanément et qui crée une sensation intérieure inédite et surréaliste. C'est un plaisir fou d'entendre son pronom prononcé (ou chatté) par un inconnu sans avoir eu à se présenter.(D'ailleurs, prononcer "Maïster"). A chaque fois je me sens exister puissance dix.
C'est tellement évident que je n'y avais pas pensé avant. Ce qui favorise la rencontre n'est pas seulement l'anonymat. Mais aussi le fait de pouvoir connaître immédiatement l'identité virtuelle de chaque avatar. C'est une différence notable avec la real life. Ici, dès le premier regard, l'anonyme n'est déjà plus un anonyme. Il existe un peu plus. Il n'est pas un "étranger", mais bien une sorte de "frère"...


D'ailleurs, la plupart du temps, l'on entre dans la vie de gens qu'on ne connaît pas. On fume une chicha avec eux alors qu'une minute auparavant on ne savait même pas qu'ils existaient.

La parole est libérée. Pas besoin de présentation. Pas besoin de briser la glace. En quelques clics on a...

...philosophé avec des inconnus...



...fait l'amour à une inconnue...( N.B: ce n'est pas moi sur la photo...)



...refait le monde avec des inconnus...

Comme si nous faisions partie de la même famille et que nous pouvions enfin le vivre et l'exprimer. Ici, comme me le faisait remarquer une amie sur SL, les relations sont construites sur la communication.
Moments bénis où nous pouvons sentir affleurer cette fraternité trop souvent refoulée dans la real life.
Nous sommes en effet beaucoup plus proches des autres que nous avons tendance à le penser. Et ce petit village nous permet, à notre insu, de l'expérimenter.


Faut-il passer par le virtuel pour réapprendre la fraternité?
Pas seulement. Mais pourquoi s'en priver, si cela permet à l'être humain de grandir?

Ce petit village mondial disparaîtra peut-être un jour, ou évoluera différemment. J'essayerai alors de me souvenir de cette sensation de me sentir bien avec les autres, de ces échanges, et de la joie qu'elle procurait...

mercredi 20 février 2008

Second Life: Un monde de mentors

Je reçois une notecard de Mimi Carpenter pour un concert à la Coopération française. Je m'y rends, sans doute trop tard. Elle était là mais le concert semblait terminé. Il y avait un monde fou. Et beaucoup de noobs français venus chercher de l'aide.




Une jeune noob , toute vêtue de blanc (une fan de Loulou ? ) complètement perdue, demandait de l'aide à qui pouvait l'entendre. Elle était assise et ne savait pas comment bouger. "Je stagne", m'a-t-elle dit... J'ai bien aimé cette expression.
Elle venait de débarquer ce jour-même, peut-être même à l'instant. Limite affolée par ce qui lui arrivait, elle voulait savoir comment jouer, comment rencontrer des gens, quoi faire ici. Je lui ai dit que Second Life n'était pas un jeu, mais un Univers. Qu'il était possible de faire des milliers de choses mais que c'était à soi de se fixer ses propres objectifs.

- Quels conseils me donnerais-tu?
- Juste d’être ouverte, sympa et... patiente!

J'ai cherché à l'aider le mieux possible pour qu'elle ne se décourage pas. Je me suis même surpris à craindre pour sa vie virtuelle. Allait-t-elle durer une journée? Quelques mois? Une vie entière? Allait-elle passait à côté du "truc"?

La réussite de la vie virtuelle peut tenir à un fil.

Tout en lui parlant, je me souvenais de mes débuts. J'avais oublié que moi aussi j'étais dans un état de dépendance. J'avais eu besoin des autres pour des choses aussi simples que danser, passer du jour à la nuit, ou même trouver un lieu intéressant.
Depuis ses débuts, Second Life a généré une longue chaîne de solidarité entre les résidents. Une chaîne d'entraide où les plus aguerris transmettent leur savoir à ceux qui débutent.
L'apprentissage d'une vie passe par les autres.

Cette rencontre m'a éclairé sur le rôle des "mentors", qui ont décidé de donner une partie de leur temps à aider les autres.

Ce choix altruiste suscitait mon admiration et en même temps m'intriguait. Donner de son temps à des inconnus, les aider à résoudre toutes sortes de problèmes, juste pour le plaisir de le faire, me semblait génial et incompréhensible en même temps. Pourquoi cette générosité? Comment l'expliquer?

Et puis j'ai compris. Enfin, je crois. Les mentors représentent la partie visible de l'iceberg. "Donner" est une des raisons d'être de nombreux résidents dans ce monde. Vision naïve?

Des musiciens donnent des concerts gratuits. Des créateurs, comme Yadni Monde mettent à disposition des centaines d'objets virtuels gratuits, des builders créent des lieux de vie stupéfiants. Des dizaines de tutoriaux sont créés pour nous aider à évoluer dans ce monde, des Sims comme la Coopération Française sont conçues exprès pour aider les noobs, et enfin des blogueurs partagent leurs connaissances et leur savoir.

Second Life est un monde de mentors.

Donner quelque chose de la compréhension de ce monde mystérieux est pour de nombreux résidents une raison de vivre. Une nécessité, que j'ai moi-même ressentie.

Je n'avais pas vu que cette solidarité si particulière, dont j'avais déjà parlé était si ancrée dans cet univers. Second Life a fait naître une génération de "passeurs".
Cela est très réjouissant. Cela fait partie de la culture SL.
Parce que nous sommes au début de l'ère "virtuelle"?
Parce que nous sommes encore en minorité?
Parce que nous voulons faire savoir au reste du monde que l'expérience du virtuel peut enrichir l'être humain?

Au cours de ma vie Slienne de nombreuses personnes m'ont transmis, parfois même sans s'en rendre compte, par leurs connaissances techniques, leurs réflexions, leurs écrits, leur art, ou même par leur façon d'être, des éclairages qui m'ont permis d'avancer.
Les noobs n'échappent pas à cette règle. Ces "apprentis de la vie virtuelle" nous rappellent sans cesse, par leurs questions, leur fraîcheur, leurs peurs, ce que nous étions et ce que nous sommes devenus. N'oublions pas que certains d'entre eux seront en mesure, un jour, de transmettre...

" Si je devais retirer tout ce que les autres m'ont apporté, il ne me resterait que la peau et les os"

Goethe




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